SNCF : une stratégie internationale ambitieuse
Keolis, filiale de la SNCF, vient de remporter un appel d’offres de 300 millions de dollars par an pour l’exploitation du RER de Boston. Dès juillet, l’entreprise gèrera les 14 lignes de banlieue, soit 1000 kilomètres de voies empruntées par 130.000 voyageurs par jour. En 2013, la filiale décrochait un contrat record de 500 millions de dollars pour l’exploitation du réseau urbain de Las Vegas (environs 30 millions de passagers par an). La SNCF s’exporte !
En 2013, l’international représentait près de 25% du chiffre d’affaires global du Groupe présent dans 120 pays, soit environ de 8 milliards d’euros. Pour son Président Guillaume Pépy, « l’international est un relais de croissance », l’objectif étant de « réaliser 30% de notre chiffre d’affaires à l’international en 2018 (1) ».
Cette accélération, coordonnée par la Direction des Grands Projets Internationaux (DGPI), concerne les 5 branches du Groupe :
- La branche « Infra » et sa filiale Systra, coentreprise partagée avec la RATP, réalisent les études préliminaires et interviennent en phases de réalisation, d’exploitation et de maintenance de l’infrastructure sur plus de 3000 projets répartis dans 36 pays. Par exemple, Systra a remporté en 2013 le contrat d’étude de rénovation de la ligne 1 du métro du Caire.
- La branche « Proximités », via sa filiale Keolis, numéro 2 mondial du transport public, réalisait 2,35 milliards d’euros de chiffre d’affaires hors France grâce à son offre multimodale : gestion d’une ligne de cars scolaires au Canada, d’une société de taxis en Suède, de lignes de bus en Scandinavie et aux États-Unis, de tramway en Australie et en Grande-Bretagne et bientôt d’un métro automatique à Hyderabad, en Inde.
- La branche « Voyages » réalise quant à elle 20% de son chiffre d’affaires hors de l’hexagone. Elle assure le transport international de passagers en car (avec iDbus vers Bruxelles, Amsterdam, Londres et Gênes) ou en TGV, seule, comme vers l’Italie (Milan et Turin), ou avec ses partenaires et filiales : Eurostar, Thalys, Lyria, Alleo, Elipsos, NTV ou encore Wetsbahn. Elle exporte également son savoir-faire dans la distribution de billets sur plus de 60 pays, via son site Internet Voyages-sncf.com et sa filiale Rail Europe.
- La branche « Geodis », présente dans 120 pays, occupe la 4ème place européenne du transport de marchandises. Ici encore, l’offre internationale est multimodale : ferroviaire avec Captrain et VFLI, combiné rail/route avec Lorry Rail ; maritime/aérien/routier avec Naviland Cargo, leader européen du transport de conteneurs maritimes.
- Enfin, la branche « Gares & Connexions » et sa filiale Arep, spécialisée dans l’architecture, l’ingénierie, le design et l’urbanisme, exportent leur expertise dans la réalisation de gares et d’ateliers (Turin, Qing Dao, Casablanca…) mais aussi à l’échelle d’un territoire ou d’une ville (plans du Musée municipal de Pékin, chantiers de réhabilitation urbaine à Wuhan…).
Mais la SNCF n’est pas seule à faire ce calcul et la concurrence internationale, elle aussi s’intensifie, notamment face à Transdev – qui réalisait 7,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012, répartis sur 27 pays – ainsi que RATP-Dev, concurrent direct de Keolis et qui affichait un chiffre d’affaires de 475 millions d’euros sur 12 pays. La SNCF doit également affronter le géant Deutsch Bahn, présent dans 130 pays avec un chiffre d’affaires global de 39 milliards d’euros en 2012, dont 42% réalisé à l’étranger.
N.B : Cereza accompagne depuis sa création plusieurs de ces projets internationaux sur leur dimension système d’informations (Eurostar, Thalis, Naviland Cargo, Captrain pour le transport combiné de conteneurs).
Auteur : Benjamin Lehiany
Note 1 : Le 29 octobre 2013, le Président de SNCF a dévoilé la stratégie du groupe et ses nouveaux défis à l’École des Mines ParisTech.
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